Marianne RUGGIERI, présidente de la Fondation JUNICLAIR

Comment choisissez-vous les projets que vous financez ?

Nous soutenons au niveau de la Fondation JUNICLAIR, des projets qui permettent notamment le développement des pays et l’autonomisation des personnes. Ce qui nous amène donc à privilégier les projets lies à l’éducation ou la santé. Nous choisissons les projets sur dossier mais surtout grâce au contact direct que nous établissons avec les bénéficiaires.

Comment avez-vous décidé de soutenir la FME ?

J’ai fait le tour de plusieurs organisations, et rencontré plusieurs associations et plusieurs acteurs associatifs de terrain au Maroc. Après avoir rencontré l’équipe de la FME, j’ai été à la fois convaincue par la finalité, la mission et la rigueur, et touchée par les parcours des boursiers. Le domaine d’intervention de la FME, l’accès à l’éducation est essentiel. L’éducation est la base de tout : être éduqué c’est s’ouvrir au monde, exister, être autonome et se prendre en main. L’éducation est essentielle car elle permet d’endiguer toute forme de sectarisme.

Le projet de la FME est concret et palpable. C’est un coup de pouce donné, c’est structuré et des vies sont changées. J’ai donc soumis le dossier au Conseil d’Administration de la Fondation JUNICLAIR, et nous avons validé notre engagement auprès de la FME.

Pourquoi avez-vous fondé la Fondation JUNICLAIR ?

Je considère que j’ai eu beaucoup de chance. Mon époux et moi avons travaillé dur dans notre vie, et continuons encore. Pour autant, nous considérons que nous avons eu beaucoup de chance. Nous voulions laisser quelque chose à nos enfants et petits-enfants. C’était une façon d’inscrire encore plus en eux cette responsabilité envers l’autre et toutes les valeurs de partage et altérité. J’ai préféré faire ceci de façon professionnelle et dans un cadre organisé. La Fondation JUNICLAIR est née de là. J’ai pour espoir qu’un de mes petits-enfants reprenne le flambeau plus tard.

Vous soutenez plusieurs actions de par le monde, partagez avec nous une des actions qui vous a marquée ?

L’action associative qui m’a touchée le plus concerne des femmes afghanes qui grâce à leur détermination ont appris à lire et à écrire en deux mois seulement. Elles ont à leur tour fait l’école à des enfants dans leurs quartiers. Quand on éduque les femmes on éduque toute une nation, ce sont des futures mamans, des futures actrices de la société qui peuvent faire évoluer tout un pays grâce à leur éveil sur les questions de santé, la maitrise de la natalité et économie familiale.

Des filles, des femmes, vous accompagnez grâce à votre soutien à la FME, 10 étudiantes. Parlez-nous d’elles ?

Je soutiens beaucoup de filles et femmes de par le monde. Au Maroc et avec la FME, elles sont 10, elles sont brillantes bachelières et portent « la volonté de s’en sortir ». Je vois en elles beaucoup d’espoir, beaucoup d’ambition.

Durant ma dernière visite à la FME, j’ai eu un moment de partage avec elles, et j’ai vu leur transformation en une année. Cela m’a permis de faire le point sur leurs rêves professionnels, l’avancement de leurs études. Ce contact est très important pour moi, car je perçois concrètement l’impact de notre action. La FME me transmet des rapports réguliers, et organise les rencontres avec les boursières.

Ces boursières sont très studieuses. Et j’en ai un peu plus appris sur elles. J’ai découvert que l’une d’entre elles par exemple, participait à un projet dans son école avec d’autres étudiants. Elle sillonne les petits villages environnant Agadir pour encourager la scolarisation des petites filles. C’est formidable !

J’apprécie particulièrement le programme de tutorat, et j’ai assisté à une rencontre entre boursière et tutrice très intéressante. Les tutrices aident d’une autre manière les boursières à travers le partage de l’expérience professionnelle, l’orientation, l’écoute. La vision par rapport au projet professionnel des boursières devient ainsi de plus en plus claire.

J’ai hâte de les revoir dans quelques mois…